Elle est déjà loin, l'époque où les jeux électroniques étaient réservées aux enfants et aux célibataires socialement mal adaptés. Depuis que les ordinateurs ont quitté nos bureaux et nos consoles de jeux pour envahir les poches de vestes et les sacs à main, le jeu vidéo est l'affaire de tous et de toutes. Décryptage d'un phénomène de société.
Le jeu mobile en tête des téléchargements
Sur la somme des applications téléchargées sur iPhone et sur les smartphones Android ou Nokia, les jeux représentent une proportion importante, quand ce n'est pas une majorité. Par exemple dans le top 20 des applications les plus téléchargées chez Apple, pas moins de 12 sont des jeux. D'après le cabinet d'études IHS iSuppli, les jeux représentent 70 % des revenus de l'Appstore de la firme de Cupertino.
Des joueurs qui ne se considèrent pas comme tels
La démocratisation des terminaux mobiles, smartphones et tablettes, a permis le développement d'une façon de jouer autrefois minoritaire : le « casual gaming », le jeu en dilettante. Autrefois, les jeux vidéos demandaient d'effectuer le démarche d'acheter une console ou un PC performant et d'investir plusieurs centaines d'euros. Or, les tablettes et les smartphones que nous achetons pour d'autres usages sont aussi performants que le plupart des consoles. En outre, la barrière à l'entrée est limitée à un clic sur le magasin d'applications.
En outre, les écrans tactiles ont permis aux développeurs de créer des types de jeux entièrement nouveaux. Plus faciles à prendre en main, et parfois tout aussi intéressants que des jeux console ou PC, ils sont parfaits pour le joueur occasionnel qui s'y consacre quelques minutes par jour, dans les transports en commun ou sur un banc public pendant sa pause déjeuner.
Des revenus garantis pour les jeux qui réussissent
Si les jeux sont le plus souvent gratuits, cela n'empêche pas leurs éditeurs de faire des profits parfois très importants. Les jeux « free to play » proposent de nombreuses options, modes de jeu, objets, ressources ou personnages payants. De telles microtransactions ne coûtent que quelques centimes à l'utilisateur, mais quand on compte des centaines de millions de joueurs... Rovio, l'éditeur du jeu Angry Birds que connaissent tous les enfants, a frisé les 200 millions de dollars de chiffre d'affaires en 2012.
La passerelle des réseaux sociaux
De l'avis de tous les analystes, si une entreprise a beaucoup fait pour les éditeurs de casual games, c'est Facebook. En passant des partenariats avec des éditeurs de jeux comme Zynga (le créateur du très célèbre Farmville), le géant social s'est garanti de solides revenus. Au premier trimestre, Facebook a engrangé plus de 210 millions de dollars grâce au jeu.
Cet aspect social des jeux est un argument marketing imparable. On joue avec ses amis, on peut comparer ses scores, s'échanger des ressources et inviter ses contacts. Pour l'éditeur, c'est une garantie de voir son jeu gagner en popularité. Pour le réseau social, c'est un revenu et l'assurance de voir les utilisateurs revenir tous les jours pour cultiver leurs champs.